Dans le cadre de l’événement « La Fabrique des Communs » qui aura lieu à Lyon les 9 et 10 décembre 2017, les commoners lyonnais⋅e⋅s se poseront la question de la pertinence de la création d’une assemblée des communs sur leur territoire lors d’un atelier qui se tiendra le dimanche de 14h à 18h.
Catégorie : Revue de presse
ROUMICS 2017 – Assemblées et chambres des communs
Bilan provisoire des projets en cours depuis deux ans dans différentes villes, atelier animé par Maïa Dereva dans le cadre des ROUMICS 2017.
Bordeaux Projet d’organiser une assemblée des communs en juin 2016. Pas de nouvelles depuis.
Brest en communs La création d’un collectif dont le nom reste à définir a été évoquée lors de Brest en communs en octobre 2017.
Grenoble L’Assemblée des communs a émergé début 2016. Groupes de travail thématiques. Rythme de rencontre ?
Lille L’Assemblée des communs a émergé fin 2015 et a été officiellement créée en avril 2017. Réunions mensuelles depuis octobre 2015.
Un projet de Chambre des communs est à l’étude, avec la création d’une première brique fonctionnelle sous la forme de l’association Financial Service for Commons.
Marseille La première Assemblée des communs a eu lieu en juillet 2017.
Paris Des personnes se sont montrées intéressées pour participer à une assemblée des communs depuis début 2016, mais rien n’a émergé pour le moment.
Rennes en communs 4 assemblées des communs ont eu lieu en 2016. Et depuis ?
La Réunion Depuis le Forum des communs organisé en 2015, l’idée de créer une assemblée des communs a été évoquée mais pas encore lancée.
Toulouse Volonté de démarrer une Assemblée des communs depuis janvier 2016 mais difficultés à mobiliser les personnes.
Lyon La Fabrique Lyonnaise des Communs est un collectif créé en 2012 qui organise ponctuellement des événements autour des communs environ une fois par an.
Saint Étienne Envie de contribuer à une Assemblée des communs exprimée en avril 2017.
Assemblée Européenne des communs au Medialab Prado (Madrid – 25 au 27 octobre)
L’Assemblée Européenne des Communs (ECA) est un réseau de personnes engagées dans les communs sur le terrain en Europe. Ce réseau s’est donné rendez-vous au Medialab Prado, Madrid du 25 au 27 octobre prochain. Cette rencontre se déroule en parallèle du Festival Transeuropa, lui-même une vaste réunion autour des alternatives politiques, sociales et environnementales.
L’Assemblée Européenne des Communs (ECA) a été lancée en novembre 2016 lors du premier événement public sur les communs qui s’est déroulé au Parlement Européen et au centre social Zinneke à Bruxelles, en Belgique. Cette réunion a rassemblé plus de 150 commoners européens pour faire valoir la nécessité de politiques publiques pour les communs en Europe et développer les réseaux pour inscrire cette démarche dans la durée.
La rencontre de Madrid se structure autour d’ateliers thématiques sur les communs urbains, d’une rencontre avec les acteurs politiques de madrilènes et d’autres villes espagnoles, et de temps de délibération sur le futur de ECA à l’horizon 2018/2019.
Les ateliers thématiques, au coeur du processus de cette rencontre, permettront, à partir des échanges avec les initiatives madrilènes et espagnoles, d’expérimenter et de proto-typer les outils utiles au développement des communs urbains en Europe. Les premiers participants inscrits ont proposés de travailler sur dans thèmes tels que : Espace public, Migrations et réfugiés, Participation citoyenne à la politique urbaine, Culture, Aliments, Logement, Santé, Devise et financement pour les communs, Lois et mécanismes juridiques pour protéger les communs, Technologie pour la citoyenneté.
Chaque atelier sera l’occasion de collaborations entre une ou plusieurs initiatives communautaires locales espagnoles et d’autres venant d’ailleurs en Europe engagées sur le thème de l’atelier. Ces ateliers seront conçus pour permettre le partage et l’exploration des connaissances et des stratégies fruits de ces expériences. À cette fin, l’équipe de coordination de ECA à Madrid organisera plusieurs vidéoconférences pour relier les différentes initiatives et co-concevoir les contenus de l’atelier avant la rencontre avec les participants. La méthodologie de facilitation sera aussi conçue pour inclure les participants dans la démarche structuration de la documentation des travaux collectifs afin de ressortir de la rencontre avec une boite à outils partagée sur les communs urbains.
Retrouvez plus d’informations sur le site Web de ECA.
Photo : Medialab Prado (CC BY-SA 2.0)
Source : Remix the Commons
L’Assemblée des Communs de Marseille-PACA : une préfiguration pleine de promesses
Cette nouvelle carte postale sera forcément… ensoleillée ! Car s’il y a bien une caractéristique propre à Marseille, c’est sa lumière… C’est ce que j’ai découvert en y passant quelques jours sur l’invitation de Pierre-Alain, un commoner avec lequel j’avais déjà échangé lors de visios sur le thème des assemblées des communs. C’est ainsi que j’ai eu la chance de participer à la toute première réunion des commoners de la région PACA !
Pour bien démarrer les échanges, nous avons commencé par un bon petit restaurant sur le Vieux Port, forcément
Ce fut l’occasion de faire connaissance avec une dizaine de participant⋅e⋅s, et de découvrir la diversité de leurs profils et de leurs projets respectifs : du responsable associatif à la juriste en passant par la chercheuse, le doctorant et les gérants d’entreprise, la tablée ressemblait à l’idée que je me fais d’une assemblée des communs, c’est à dire un joyeux mélange de parcours hétéroclites.
Nous avons ensuite rejoint le MarsMedialab, un magnifique tiers-lieu de 350m² en plein cœur de la ville, pour démarrer la session de travail à proprement parler. L’objectif était très simple : réunir les bonnes volontés régionales autour de la question des communs. Et la problématique claire : que fait-on de ces bonnes volontés ? Quelles genres d’actions ce groupe peut-il mettre en place ? Quelle structure lui donner ?
L’Assemblée des Communs de Grenoble : construire la ville en commun
C’est avec un grand plaisir que j’ai fait la connaissance d’Anne-Sophie et Antoine au cours de mon périple, lors d’une pause dans la jolie ville de Grenoble. Attablés à une terrasse, nous avons partagés joyeusement les pratiques des assemblées des communs de Lille et de Grenoble autour d’un café.
Tous deux élus à la mairie, ils m’ont raconté l’histoire de ces citoyens engagés dans une dynamique de contre-pouvoir, et de leur difficulté, après avoir été élus en 2014, à s’approprier la posture institutionnelle. Le changement de culture n’a pas été évident à faire ! Mais c’est aussi ce qui fait toute la spécificité de l’Assemblée des Communs de Grenoble… qui est née de la rencontre de deux dynamiques.
Du côté de Nuit Debout, une “Commission des communs” a vu le jour en 2016, avec l’idée de discuter de la gestion des communs comme étant une responsabilité commune, qui n’incombe pas seulement aux autorités publiques mais également à l’ensemble des habitants du territoire.
Du côté de la mairie, on n’a pas lâché cette idée philosophiquement intéressante d’investir un espace entre le privé et le public afin de faire de la place aux citoyens dans le débat public. Et c’est donc cette idée qui rassemble militants et élus au sein de la même assemblée aujourd’hui.
Assemblées des communs et nouvelles formes d’organisation : rencontre le 23 septembre à Paris
Depuis le Festival Temps des communs, en octobre 2015, de nouvelles formes d’organisation émergent dans l’espace francophone et plus largement dans le monde, inspirées par l’idée d’assemblée des communs promue par Michel Bauwens et la P2P Foundation. Les différents acteurs engagés dans ces initiatives ont souhaité se réunir pour une journée d’échanges sur les « Assemblées des communs et les réseaux de communs. »
Cette journée a permi de discuter et de documenter différentes pratiques, et d’appréhender la réalité du phénomène « Assemblées des communs » à partir d’expériences partagées par les acteurs engagés dans ces démarches. Nous chercherons à nourrir une analyse de chacune des initiatives identifiées par les participants et à les mettre en perspective dans le contexte institutionnel français.
De nombreuses questions ont été ouvertes et discutées, telles que la nature de ces initiatives, leur dénominations, les liens qui peuvent être fait avec des initiatives existantes qui ne portent pas le nom d’assemblée des communs, leur dimension géographique ou thématique. Nous aurons aussi la possibilité d’explorer ce que ces initiatives apportent dans une perspective stratégique pour les communs : comment cela contribue-t-il à la mise en mouvement des communs, des commoners et plus largement à l’engagement des habitants dans la transition ?
Cette journée a été organisée avec le soutien de la P2P Foundation, de l’association VECAM et la Fondation pour le Progrès de l’Homme.
Communs et économie, quelle cohabitation dans une perspective de transition ?
« On parle de (bien) commun chaque fois qu’une communauté de personnes est animée par le même désir de prendre en charge une ressource (dont elle hérite ou qu’elle crée) et qu’elle s’auto-organise de manière démocratique, conviviale et responsable pour en assurer l’accès, l’usage et la pérennité dans l’intérêt général et le souci du ‘bien vivre’ ensemble ainsi que du bien vivre des générations à venir. »
Proposée par Alain Ambrosi et rappelée par Lionel Maurel, dans un texte lumineux qui analyse (au travers du prisme méthodologique élaboré par Elinor Ostrom) l’expérience « #BiblioDebout », cette définition claire et synthétique permet de se représenter la diversité des ressources (naturelles, matérielles et immatérielles) que nous pourrions appréhender comme des communs.
Pour autant le développement et/ou la préservation de ces communs (par exemple un projet citoyen d’énergie renouvelable, des jardins partagés, un tiers-lieu open-source, du mobilier urbain pour échanger/donner des livres/des objets disposés dans l’espace public, un logiciel libre, des plans open-source d’une machine agricole, des savoirs communs et partagés, un réseau d’accès associatif à Internet, etc.), impliquent que certains usagers-contributeurs y passent du temps et y engagent leur compétence, tandis que d’autres, y compris des acteurs marchands, se contentent d’utiliser les ressources communes, voire d’en tirer un profit personnel.
L’idée défendue par Michel Bauwens, de constituer à différentes échelles territoriales, des binômes « chambres des communs » (instances de type consulaire capables de faire le lien entre les contributeurs bénévoles et les utilisateurs marchands des ressources communes) / « assemblées des communs » (capables notamment d’identifier et de documenter le fonctionnement de ces communautés gestionnaires de ressources partagées), permet d’imaginer des solutions de cohabitation coopérative entre communs et économie marchande.
Une telle articulation peut-elle s’avérer pérenne ou bien ne constituer qu’une phase de transition dans la perspective d’un changement irréversible de nos relations à la propriété ?
Appel à une Assemblée Européenne des Communs
Le 18 à 20 mai, 2016, un groupe diversifié de 28 activistes de plus de 15 pays à travers l’Europe se sont réunis à Villarceaux, en France, afin de partager leurs expériences. La réunion a lancé un processus de stratégies communes autour des communs en Europe, qui soutiennent le développement d’un réseau flexible pour relier les militants sur ces questions et de les mobiliser pour influer sur la politique européenne.
Ce groupe a décidé de lancer un appel à créer une assemblée européenne des communs.
Des initiatives citoyennes et communautaires travaillent à faire vivre des Communs urbains, ruraux, scientifiques ou numériques, et à promouvoir un futur conduit par la participation démocratique, l’équité sociale et la soutenabilité environnementale. Au cœur de ces actes de « mise en Communs », on trouve des relations sociales satisfaisantes et joyeuses qui régénèrent notre environnement relationnel et physique. Nous rejetons l’idée selon laquelle nous serions seulement des individus consommateurs égoïstes ou des compétiteurs dans la jungle du marché. Nous nous considérons au contraire comme des gardiens-citoyens actifs et coopératifs, travaillant pour des quartiers, des villes et des sociétés saines et justes.
« General Political License » : une proposition de pacte démocratique
Lors de la dernière assemblée des communs de Lille, un groupe de députés venus spécialement de Paris a été accueilli. Une balade matinale leur a permis de découvrir de nombreux communs du territoire puis ils ont assisté en tant que « simples citoyens » à l’assemblée mensuelle.
Certains d’entre eux ont ainsi travaillé avec des membres de l’assemblée autour de l’idée d’une General Political License, sorte de GPL adaptée à l’usage politique des communs. Cette licence pourrait permettre aux politiques d’avoir l’appui des communs et des commoners, cet appui étant soumis à des conditions de réciprocité claires, à l’image de la licence à réciprocité ou à limitation commerciale.
L’émergence des Assemblées des Communs en France
En France, le thème des « communs » comme possible structuration de la société réémerge graduellement depuis les années 90 et des livres en français sont publiés depuis les années 2000.
Le réseau étant essentiellement composé de représentants de communs informationnels, cette question est restée longtemps confinée au champ du numérique pour s’étendre de plus en plus ces dernières années et concerner des domaines comme les jardins partagés, les coopératives alimentaires ou les communs naturels (eau, énergie,…). Peu à peu, les pratiques ont évolué pour s’ancrer dans le coopératif et le contributif et ont trouvé un prolongement naturel évident dans le terme de « commun ».
Des événements clairement identifiés comme relatifs aux communs ont commencé à être organisés dès 2009 (« Brest en communs« ) pour essaimer en 2013 dans 5 pays avec 200 événements via l’événement francophone intitulé « Villes en Biens Communs » porté par 25 associations du réseau. La même année, Michel Bauwens a popularisé le concept de « Chambre des communs » proposé par David Ronfeldt en 2012 et l’a rapidement assorti du concept d' »Assemblée des Communs » dans un appel imaginant les « étapes suivantes » pour les réseaux P2P et les communs.